Au début des années 1970, quand je commençais mes études
de géographie, à l’époque où, soit dit en passant, certains
scientifiques et écologistes nous parlaient du refroidissement
de la planète pour cause de pollutions, l’un de mes profs,
biologiste, nous a fait un cours sur l‘état de la végétation dans
la Basse-Romanche, entre Livet-Gavet et Rioupéroux (Isère).
Des études ont été effectuées et des photos en infrarouge ont
été prises de la forêt. Vous croyez que celle-ci, quoique encore
verte, se porte bien ? Eh bien non, nous expliquait-il, elle est
cliniquement morte. Dans vingt ou trente ans, il n’y aura plus
rien. Et c’est trop tard, on ne peut rien y faire.
J’avais été très impressionné car c’est un endroit que je
connaissais. Quand j’y passais par la suite pour randonner en
montagne, je me disais : c’est incroyable, c’est vert, on croit
que c’est vivant, mais non, c’est déjà mort, et les gens autour
font comme si de rien n’était !