LA QUESTION DE LA CONQUÊTE DU POUVOIR
René Berthier

Source :
Extrait de « Essai sur les fondements théoriques de l’anarchisme » :
http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/-_Essai_sur_les_fondements_theoriques_de_l_anarchisme_-.pdf

Article mis en ligne le 8 août 2011
dernière modification le 10 août 2011

par Eric Vilain

La question de la conquête du pouvoir

Pendant des années, Marx a tenté de faire adopter par l’organisation le principe de la conquête du pouvoir comme préalable à l’émancipation des travailleurs. L’argumentaire de Bakounine était qu’un tel projet était simplement impossible. Les « classes possédantes, exploitantes et gouvernantes », dit-il, « ne feront jamais volontairement, par générosité ou par justice, aucune concession si urgente qu’elle paraisse et si faible qu’elle soit au prolétariat » ; « le prolétariat ne doit rien attendre ni de l’intelligence, ni de l’équité des bourgeois, et encore moins de leur politique, fût-ce même celle des radicaux bourgeois ou des bourgeois soi-disants socialistes ». (Écrit contre Marx.)

L’objectif de Marx était la constitution de partis politiques nationaux qui se consacreraient à la conquête du pouvoir par l’action parlementaire. Cet aspect de sa stratégie politique a été quelque peu occulté par le marxisme post-léninien ; les marxistes révolutionnaires ne calquaient pas sur la situation en Europe les principes développés par Marx pour les sociétés industrielles mais ceux de Lénine et\ou Trotsky dont le champ d’action a été une société agraire semi-féodale. En fait, la politique développée par le Parti communiste français était, d’un point de vue strictement marxiste, parfaitement orthodoxe. Ce n’est pas sans une certaine ironie que les héritiers de Bakounine voient aujourd’hui ceux de Lénine et de Trotsky opérer un retour vers l’orthodoxie marxiste, c’est-à-dire social-démocrate.

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