Le Manifeste du Communisme libertaire
Article mis en ligne le 21 novembre 2011

par Eric Vilain

Présentation au Manifeste du Communisme libertaire

Le Manifeste du Communisme libertaire, rédigé par Georges Fontenis dans les années 50, est censé être l’expression réactualisée des positions d’un courant du mouvement anarchiste qui a entamé, après la révolution russe, une réflexion sur les échecs de l’anarchisme en Russie à cette époque.

Ces militants russes, parmi lesquels se trouvaient Nestor Makhno et Piotr Archinov, ont rédigé une « plate-forme organisationnelle » destinée à être discutée par le mouvement anarchiste européen. En Europe, cette plate-forme a été très mal reçue – et très mal perçue – et a provoqué des réactions passionnelles assez peu compréhensibles aujourd’hui.

Les auteurs de cette plateforme n’ont jamais caché que leur texte était destiné à être discuté par ceux des anarchistes qui acceptaient le principe de lutte des classes.

Il convient de dire que les principes qui animaient les rédacteurs de la plateforme ont souvent été mal compris et dévoyés dans un sens extrêmement « autoritaire ». Ce dévoiement a produit en France une véritable catastrophe en ce sens que des militants qui se réclamaient de la plateforme d’Archinov, ont provoqué au nom de ces principes, dans les années 50, une régression terrible dont le mouvement anarchiste s’est difficilement remis : ils n’ont rien réussi à bâtir de durable, mais ils ont réussi à détruire une organisation certes imparfaite, mais qui avait mis des dizaines d’années à se construire. Cette régression s’est faite à l’initiative notamment d’un homme, Georges Fontenis.

Il ne s’agit pas de contester aux partisans d’un courant légitime du mouvement anarchiste le droit de tenter leur propre expérience organisationnelle ; il s’agit d’affirmer que l’expression d’une approche particulière de la pensée et de l’action libertaires ne consiste pas à détruire ce qui existe.

Notre opinion est que cette malheureuse expérience, dont le Manifeste du communisme libertaire est le document fondateur, ne doit rien à Makhno, à Archinov et à leur plate-forme organisationnelle. C’est la raison pour laquelle nous ne développerons pas ici une analyse critique du contenu de cette plate-forme, qui présente par ailleurs, dans le contexte historique qui a présidé à sa rédaction, de nombreux points intéressants.

Il reste que le Manifeste de Fontenis mérite d’être connu, ne serait-ce que pour que le lecteur se fasse par lui-même une idée de ce qui y est écrit.

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(La version proposée ici est la version originale. Il en existe une version numérisée sur Internet mais elle est pratiquement illisible du fait des nombreuses transformations qui ont été faites dans le texte original par les manipulations graphiques et bien-pensantes des féministes réformatrices de la langue française.)