Conflit des dockers de Saint-Nazaire
Calendrier succinct du conflit des dockers à Saint-Nazaire
Article mis en ligne le 16 décembre 2008

par René Berthier

[*Calendrier succinct du conflit des dockers à Saint-Nazaire*]

Sous le gouvernement Rocard, plusieurs réunions se tiennent à Matignon pour examiner la question de la rentabilité des ports français.

L’organisation syndicale des dockers, quasiment tous à la CGT, connaît dès le commencement des années 90 l’existence d’un plan dockers préparé par le gouvernement.

En octobre 1991, la fédération des Ports et Docks lance un premier mot d’ordre de quarante-huit heures de grève, avant que soit connu officiellement le contenu du plan du ministère de la Mer. Il y aura tout au long du conflit près de cent jours d’arrêt de travail.

20 octobre 1991, la commission technique nationale de la fédération des Ports et Docks discute, àSaint-Nazaire, avec le syndicat des dockers local : les positions sont nettement divergentes.

28 novembre 1991, Jean-Yves Le Drian fait connaître son plan de modernisation de la manipulation portuaire.

17 décembre 1991, réunion, à Laval, de trois dockers de Saint-Nazaire et de trois dockers du Havre au cours de laquelle est examiné en détail le plan Le Drian ; les Nazairiens pensent qu’un accord est possible.

7 janvier 1992, le secrétaire de la Fédération et les responsables des grands ports rencontrent une délégation des dockers de Saint-Nazaire ; la réunion est courtoise et d’écoute ; les arguments de part et d’autre sont discutés.

9 janvier 1992, réunion des secrétaires de tous les ports avec le bureau fédéral ; le secrétaire de Saint-Nazaire exprime son désaccord ; on lui répond avec des invectives et plusieurs intervenants souhaitent qu’il s’en aille. La délégation de Saint-Nazaire quitte la séance.

Dès lors, le syndicat des dockers de Saint-Nazaire décide de rechercher une solution locale ; à cet effet, il engage des conversations avec les huit entreprises locales de manutention ; chacune des deux parties échangent un projet.

Fin janvier, les « manutentionnaires » refusent de discuter du projet présenté par le syndicat .

Le syndicat, un peu plus tard, après avoir constaté que les employeurs continuaient la politique de la chaise vide, annonce qu’il a pris la décision de constituer une entreprise de manutention , de laquelle les cent trente dockers sont actionnaires, et qui s’adressera directement aux transporteurs qui affrètent les navires et concurrencera les huit sociétés déjà existantes.

Après avoir pris avis de leur fédération patronale, les manutentionnaires acceptent de reprendre les discussions le 13 février 1992.

13 mars 1992, un mois plus tard, l’essentiel d’un accord est trouvé ; il prévoit la création d’une structure économique mixte et d’une école de formation des dockers. La négociation sera finalisée le 12 décembre 1992.

Premier semestre de 1992, grèves de plus en plus dures.

Mai-juin 1992, le projet Le Drian est examiné et voté par le Parlement ; les dockers de Saint-Nazaire arrêtent le travail lors des sessions parlemantaires où le projet est discuté.

Après le vote du Parlement, une circulaire fédérale appelle à négocier port par port ; peu à peu, tous les syndicats de dockers signent des conventions de mensualisation.

Fin 1992, une convention collective de la manipulation portuaire est adoptée ; elle sera sans doute étendue ultérieurement à tous les secteurs hors dockers à et toutes les entreprises de la branche.

Au commencement de 1993, le syndicat des dockers de Saint-Nazaire demande qu’un débat s’ouvre avec la direction de la fédération des Ports et Docks pour faire le bilan après la rupture de janvier 1992, qu’il n’estime pas de son fait ; il émet également le vœu que le syndicat des dockers de Dunkerque soit réintégré dans la fédération. Considérant qu’il toujours adhérent de la CGT, il demande des cartes confédérales à l’union locale.

Début 1994, des rumeurs laissent entendre que la fédération des Ports et Docks pourrait tenter de constituer un nouveau syndicat « orthodoxe » à Saint-Nazaire.