1922 : Les « anarcho-syndicalistes » perdent la CGTU
Guillaume Davranche — Alternative Libertaire
Article mis en ligne le 27 janvier 2013

par Eric Vilain

Publié le 30 septembre 2012 par Commission Journal (mensuel)

Ce n’est pas en 1914, mais en 1922 qu’a véritablement sonné le glas du syndicalisme révolutionnaire français. Quant, au congrès de Saint-Etienne, il a lié son destin au gouvernement bolchevik. Les tenants de l’indépendance, qualifiés d’ » anarcho-syndicalistes » se sont pourtant battus jusqu’au bout…

Le 25 juin 1922, la grande salle de la bourse du travail de Saint-Étienne, toute drapée de rouge, s’apprête à vivre des heures historiques. Près de 600 délégués doivent jeter les bases organisationnelles et stratégiques de la CGT Unitaire (CGTU), toute nouvelle confédération regroupant les syndicats révolutionnaires exclus ou démissionnaires de la CGT devenue réformiste.
Saint-Étienne est un congrès historique, à la charnière de deux époques. La CGTU promet en effet à la fois d’être une CGT « authentique », perpétuant le syndicalisme révolutionnaire d’avant-guerre, et d’être une CGT nouvelle, enrichie de l’expérience de la guerre et de la Révolution russe.
Le tout est de savoir comment on perçoit la Révolution russe. Or, les deux tendances qui dominent la CGTU naissante en font une lecture totalement divergente. La première, que ses adversaires qualifient entre eux d’« anarcho-syndicaliste » (1), est menée par Pierre Besnard. La seconde, qui sera bientôt traitée de « moscoutaire », l’est par Gaston Monmousseau.
Pourtant, toutes deux sont authentiquement syndicalistes révolutionnaires…