Jean Barrué : Le marxisme, le léninisme et la Commune de Paris
Jean Barrué
Article mis en ligne le 7 février 2014
dernière modification le 9 février 2014

par Eric Vilain

La Commune de Paris ne représente dans le temps qu’une bien courte période de l’histoire de la France : soixante-douze jours, du 18 mars au 28 mai. Encore faut-il tenir compte de deux faits si l’on veut porter un jugement sur le « gouvernement » de la Commune : elle ne fut proclamée que le 28 mars après les élections communales du 26, et à partir du 21 mai on se bat dans Paris et l’agonie de la Commune commence. Cinquante-cinq jours seulement, mais qui ont laissé dans le mouvement ouvrier une trace profonde. Cette insurrection du peuple de Paris, commencée dans l’enthousiasme et terminée dans les massacres de la Semaine sanglante, semble avoir perdu son caractère historique et être devenue un mythe, une légende héroïque, le patrimoine de toutes les tendances de l’internationale ouvrière. Tous les fils spirituels de Marx et de Bakounine commémorent le sacrifice des communards et voient dans l’œuvre de la Commune une préfiguration de la société nouvelle qu’ils veulent instaurer. Un siècle de controverses passionnées, de tentatives d’accaparement et d’affirmations contradictoires ! Dans ces hommages venus de partout, dans ces interprétations de la pensée des morts, où finit la sincérité ? où commence l’hypocrisie ?