Germinal, Revista de Estudios Libertarios,
n° 11, enero-junio 2014
Article mis en ligne le 9 septembre 2014

par Eric Vilain

Nous avons reçu le numéo 11 (janvier-juin) de Germinal, la revue de nos camarades de Madrid. C’est une forte brochure contenant des textes extrêmement intéressants pour ceux qui peuvent lire l’espagnol.

Germinal, Revista de Estudios Libertarios,
n° 11, enero-junio 2014

germinalrevista@yahoo.es

Nous avons reçu le numéo 11 (janvier-juin) de Germinal, la revue de nos camarades de Madrid. C’est une forte brochure contenant des textes extrêmement intéressants pour ceux qui peuvent lire l’espagnol.
Je ne m’attarderai que sur deux des textes présentés, ce qui ne signifie en aucun cas que les autres ne soient pas dignes d’intérêt.

♦ On peut lire une étude de Mario CASTILLA intitulée (je traduis le titre) « Mémoires de la politique et politiques de la mémoire autour d’une date : commémoration du centenaire du massacre des Indépendants de Couleur ».

De quoi s’agit-il ?

En 1912 l’armée cubaine massacra des milliers d’Afro-cubains lors de ce qui allait être connu comme « la petite guerre de race ». Beaucoup de ceux qui furent massacrés étaient des membres du premier parti politique de Noirs en dehors de Haïti ; le Parti indépendant de Couleur. C’étaient pour beaucoup d’entre eux des vétérans de l’Armée de libération cubaine qui avait vaincu les Espagnols dans deux guerres de libération, en 1868-1878 et en 1895-1898. Les recherches récentes ont montré que cette armée était composée à 80-90% de Cubains d’origine africaine. Lorsque les Espagnols furent battus, les grands planteurs s’allièrent avec les Américains et provoquèrent ce qui sera connu comme la guerre hispano-américiane de 1898.

« Le passé, dit l’auteur de l’étude, n’est pas une essence cachée, pure et intacte, que nous pouvons sauver des manipulations et des occultations. Chaque projet d’avenir, personnel ou collectif, produit ses notions correspondantes d’histoire et engendre des flux d’historicité qui modulent ombre et lumière, mémoires et oublis. La mémoire historique est un champ de bataille où où le but des adversaires n’est pas seulement la recherche de la vérité objective, mais aussi la légitimation ou la réfutatin du système de normalité en vigueur et des chaînes du passé-présent-futur auxquelles, des individus aux États, s’identifient leurs vies et leurs attentes. C’est de ce point de vue que nous analyserons le centenaire du massacre de Indépendnats de Couleur. »

♦ L’autre article qui a particulièremet attiré mon attention est intitulé « Luigi Galleani et l’anarchisme antiorganisation », de Antonio Senta.
Les positions de l’anarchiste italien Luigi Galleani (1861-1931) sont à l’opposé des miennes, mais c’est la raison pour laquelle j’ai pris un vif intérêt à lire cet article.

Selon l’auteur, « l’immense majorité des anarchistes italiens sont anti-organisation jusqu’à la fin des années dix et beaucoup d’autres continuent de le resteR même après ».Cependant, Antonio Senta entend souligner « les énormes différences » qui séparent les « anti-organisation » des individualistes, avec lesquels ils ont été souvent assimilés. « Au contraire des individualistes, les anti-organisation reconnaissent la valeur de l’action collective et le rôle du prolétariat dans le processus révolutionnaire. » Les anti-organisation « nient la validité de toute structure formelle parce qu’ils voient en elles les premiers signes d’élitisme et de bureaucratisation ». « S’opposant à toute structure formelle mais reconnaissant en même temps la valeur de l’action collective, les anarchistes anti-organisation laissent le champ libre à un autre facteur ; le charisme personnel », dit encore Antonio Senta.

Un lecteur un tant soit peu critique pourra se dire que l’action fondée sur le charisme personnel d’un militant (de fait : d’un dirigeant) pourra conduire aux mêmes dérives « autoritaires » qui étaient reprochées au charisme personnel d’un Karl Marx dans l’AIT.

A travers l’exemple de Luigi Galleani, l’auteur nous conduit sur les traces d’une personnalité importante du courant anarchiste insurrectionaliste.

Autres articles :
« Entre plebe maldita y venganza social una inquietud generacional », de Laura Gargiulo ;

« La escuela libre de Constitución (2008-2013) – Cinco años de construcción colectiva, horizontal y autogestionaria » de Pablo M. Pérez, et

« En los orígenes de la geografia critica », de nos camarades Philippe Pelletier et Federico Ferretti.

R.B.