La raison pour laquelle j’ai voulu consulter Joël Delhom sur la situation du mouvement libertaire péruvien se situe dans le cadre de mes réflexions sur le débat autour de la prétendue “exception espagnole”. Il s’agit de l’idée selon laquelle le mouvement anarchiste espagnol aurait sur les mouvements des autres pays une particularité qui le situerait à part. Les auteurs de Black Flame, Michael Schmidt et Lucien van der Walt, contestent cette exceptionnalité en affirmant que la CNT espagnole n’aurait organisé que la moitié de la classe ouvrière espagnole, l’autre moitié aurait été organisée par l’UGT. Ils ajoutent que d’autres organisations de masse libertaires auraient, dans d’autres pays, organisé une proportion plus importante de travailleurs, et ils citent “l’Argentine, le Brésil, le Chili, Cuba, la France, le Mexique, le Pérou, le Portugal, et l’Uruguay, où la vaste tradition anarchiste a dominé la quasi-totalité du mouvement ouvrier.”
Échange entre René Berthier et Joël Delhom sur l’anarchisme péruvien
Le présent texte est la synthèse d’un échange de courriels qui s’est déroulé entre le 24 mai et la 3 juin entre René Berthier et Joël Delhom sur le mouvement anarchiste péruvien.