Proudhon
PROUDHON : Manuel du spéculateur à la bourse. – Considérations finales (1857)
La notion de « Féodalité industrielle »
Article mis en ligne le 15 décembre 2009
dernière modification le 8 février 2019

La notion de « Féodalité industrielle »

Le Manuel du spéculateur à la bourse était à l’origine un ouvrage de commande, alimentaire – « travail répugnant et pénible », commente Proudhon en introduction, destiné à fournir des « trucs » pour ceux qui jouent en bourse. Une sorte de « Jouer à la Bourse pour les Nuls » avant la lettre, « une espèce de vade mecum de la Bourse », selon ses propres termes. Deux éditions parurent ainsi, ce qui illustre l’importance que commençait à prendre l’économie spéculative dans la France de Napoléon III, mais aussi la capacité de Proudhon à assimiler les arcanes de cette activité. Proudhon était parfaitement en phase avec son temps, contrairement à ce qu’affirment les auteurs qui le limitent au rôle de penseur de la petite bourgeoisie et de l’artisanat.

Cette féodalité industrielle, « subalternisant le travail et se résolvant en une exploitation capitaliste au profit d’une caste de parasites, appelle à son tour une révolution dans le sens du partage, ce que nous avons appelé Liquidation. » Le régime qui doit lui succéder, c’est celui de la démocratie industrielle.