Philippe GENESTE
Politique langue et enseignement
Ivan Davy éditeur
Article mis en ligne le 6 juin 2010

par Eric Vilain

La place réservée au mot langue dans le titre de cet ouvrage indique suffisamment qu’en celle-ci se concentrera la réflexion proposée au lecteur. Les études qui la fondent s’appuient à la fois sur une pratique d’enseignement et sur une recherche continuée consacrée aux fondements constructivistes de la linguistique génétique élaborée par Gustave Guillaume. Toutefois, la langue étant une réalité sociale et son enseignement la pierre de touche des textures humaines collectives et communautaires, elle se trouve vite rejointe par l’impensé politique qui la porte dans l’enjeu des pratiques, y compris des pratiques d’apprentissage. La politique donc, à travers les ligatures linguistiques qu’elle impose dans l’inconscient collectif, la langue comme sujet d’étude, l’enseignement en tant que vecteur de pratiques et de représentations de langue.

Le sujet est certes vaste mais des questions reviennent, exsudant du politique tapi chez chaque locuteur, et qui parfois prennent d’assaut la place publique ; des questions s’imposent sans cesse réitérées au sein de mises en pratique pédagogiques ou didactiques. Le signe est idéologique, le signe est profondément politique, le signe est désir, le signe travaille. Et les sujets, apprenants et enseignants, mais tous les sujets aussi se construisent dans le signe, se font signe, posent problème au signe et le résolvent. Le langage va ainsi, champ magnétique de tensions où s’avivent des rapports de domination.