Fabbri : L’Internationale en Italie
Les Temps Nouveaux, 11 mai 1907
Article mis en ligne le 8 septembre 2013

par Eric Vilain

J’ai éprouvé une satisfaction profonde en lisant dans le dernier numéro du Mouvement Socialiste l’article de Robert Michels, syndicaliste appartenant au parti social-démocrate allemand. Par un heureux retour des choses la mémoire et l’œuvre des internationalistes italiens ont trouvé pour défenseur un Allemand de ce parti de Marx qui les avait tant calomnies. Qu’il me soit permis d’insister sur la leçon donnée par Michels à M. Berth et d’ajouter quelques détails. Il est certain que l’Internationale en Italie fut formée au début d’éléments sortis de la bourgeoisie, parmi lesquels les députés Fanelli et Friscia, les étudiants Andrea Costa et Errico Malatesta, les docteurs Carlo Cafiero et Emilio Covelli, et quelques autres, – presque tous convertis aux idées socialistes par Michel Bakounine. (La même chose est advenue ailleurs pour les Marxistes et je n’y vois aucun mal.) Mais le socialisme ne recueillit des sympathies et des adhésions, spécialement parmi les intellectuels, que jusqu’à l’époque qui suivit immédiatement la Commune de Paris. Après la chute de la Commune, ce fut la classe ouvrière italienne qui entra en scène, attirée par l’éclat des héroïsmes et des martyres des communards.

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