Jean Grave : Diagnostic de l’état du mouvement anarchiste en 1911
Extrait de la brochure de Jean Grave : « L’Entente pour l’action »
Article mis en ligne le 1er novembre 2013
dernière modification le 2 novembre 2024

par Eric Vilain

Diagnostic de l’état du mouvement anarchiste en 1911

Extrait de la brochure de Jean Grave "L’Entente pour l’action" publiée par Les Temps Nouveaux, décembre 1911

Lorsque, il y a une trentaine d’années, les anarchistes se séparèrent des socialistes révolutionnaires tombés dans le « programme minimum », ils y furent entrainés, d’abord à cause de la trahison des guesdistes qui étaient allés, chez Marx, chercher le programme électoral dit minimum, et qu’ils étaient déjà antiparlementaires, anti-étatistes, anti-militaristes.
Oui ; mais ce que tout cela était vague, mal défini, et ce que toutes les idées qui s’y associent avaient besoin de se préciser. Certes. nous sentions d’instinct où il fallait aller, mais que de survivances dans nos façons d’agir et de nous exprimer. Cette précision, cette définition, ce classement des idées purent s’opérer parce que les anarchistes, refusant de se mêler aux autres mouvements, ils purent, entre eux, poursuivre sans entraves – je parle des entraves apportées par la création d’un .parti – cette élucidation des idées dont ils avaient besoin, avant de tenter des besognes pratiques.