Bakounine. – Textes sur la grève
Article mis en ligne le 3 novembre 2013
dernière modification le 27 septembre 2014

par Eric Vilain

Qui ne connaît les sacrifices et les souffrances qu’entraîne chaque grève pour les travailleurs ? Mais les grèves sont nécessaires ; elles le sont à ce point que sans elles il serait impossible de jeter les masses dans la lutte sociale et de les organiser. La grève, c’est la guerre, et les masses populaires ne s’organisent que dans la guerre et par la guerre qui arrache chaque travailleur à son isolement coutumier, absurde, sans joie et sans espoir ; la guerre le soude d’emblée à tous les autres travailleurs au nom d’une unique passion ou d’un seul but et fait comprendre à tous, de la façon la plus évidente et la plus convaincante, la nécessité de s’organiser avec rigueur pour remporter la victoire. Les masses populaires en effervescence sont comme le métal en fusion qui finit par ne plus former qu’une seule coulée plus facile à modeler que le métal à l’état froid, pourvu qu’il y ait de bons ouvriers pour lui donner une forme conforme aux propriétés ou aux lois inhérentes audit métal, conforme aux besoins et aux instincts du peuple.


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