Une revue entre les deux guerres. — Le syndicalisme de la révolution prolétarienne entre 1925 et 1939. Contribution à l’histoire du mouvement ouvrier français
Edward Sarboni
Article mis en ligne le 18 août 2018

par Eric Vilain

Aux éditions Acratie : « Une revue entre les deux guerres Le syndicalisme de la révolution prolétarienne entre 1925 et 1939
Contribution à l’histoire du mouvement ouvrier français »
Auteur Edward Sarboni
Editeur Acratie
Date de parution 04/07/2016
EAN 978-2909899534
ISBN 2909899535
17 euros – 220 pages

Le livre d’Edward Sarboni est le fruit de son travail de DEA d’histoire contemporaine soutenu en 1994. Outre des annexes, l’auteur a eu la bonne idée de nous proposer une bibliographie commentée. Le seul regret qu’on puisse avoir est que la bibliographie n’ait pas été réactualisée alors que de nouveaux travaux ont été publiés sur ce sujet depuis 1994. Cela dit, ça ne retire rien à l’intérêt de l’ouvrage.
Le lecteur ne s’étonnera pas que Sarboni parle autant de communisme que de syndicalisme. En effet, les événements qui ont concouru à la fondation de la Révolution prolétarienne sont intimement liés à la fondation du Parti communiste en France, et aux débats sur la nature du régime communiste qui est alors en train de se mettre en place. On peut dire par conséquent qui si les motifs qui ont présidé à la fondation de la revue se situent évidemment sur des divergences de politique syndicale avec les communistes, cette fondation reste tout naturellement un acte politique.

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De 1925 à 1939 La Révolution prolétarienne fait partie de ces quelques revues incontournables qui marquèrent le mouvement des idées de l’entre-deux-guerres mondiales. Elle regroupait des militants syndicalistes qui avaient résisté à la marée patriotique et l’union sacrée pendant la première guerre mondiale. Favorable à la Révolution russe à ses débuts elle continua son chemin hors des clous à la fois de la voie réformiste comme de la subordination au Parti et au stalinisme.
De 1925 à 1939 La Révolution prolétarienne fait partie de ces quelques revues incontournables qui marquèrent le mouvement des idées de l’entre-deux-guerres mondiales. Elle regroupait des militants syndicalistes qui avaient résisté à la marée patriotique et l’union sacrée pendant la première guerre mondiale. Favorable à la Révolution russe à ses débuts elle continua son chemin hors des clous à la fois de la voie réformiste comme de la subordination au Parti et au stalinisme.
Elle procéda à l’examen de tous les problèmes pratiques et théoriques qui se posaient au mouvement ouvrier, en publiant des articles de fond sur la question du communisme, mais aussi des études très documentées sur la vie syndicale, les grèves, la situation économique et industrielle. Très tôt attentive à la condition des peuples colonisés comme à la naissance des mouvements d’émancipation, elle fut l’une des toutes premières à afficher un anticolonialisme virulent.
La revue fut un lieu de rencontre pour différents courants du mouvement ouvrier - marxistes, syndicalistes, libertaires -, qui combattaient le capitalisme comme le stalinisme. Outre les fondateurs de la revue comme Monatte, Rosmer ou Louzon, la « RP » attira de nombreuses plumes prestigieuses tels Victor Serge, Boris Souvarine, Simone Weill, Daniel Guérin, Albert Paz, Jean Maitron, Michel Collinet, Marthe Bigot ou Edouard Berth.
La Révolution prolétarienne fut un élément essentiel du débat historique mené́ autour du syndicalisme qui a marqué́ l’entre-deux-guerres, et qui aujourd’hui encore continue à̀ alimenter une fraction non né́gligeable du courant ouvrier révolutionnaire. La Ré́volution russe à̀ ses débuts, la scission syndicale de 1922 et le débat idé́ologique qui n’a pas manqué́ de s’instaurer autour des rôles respectifs attribué́s au Parti et au syndicat ont é́clairé de manière particulière les lignes de fracture entre un syndicalisme ré́volutionnaire qui perdait de sa pugnacité́ et un anarcho-syndicalisme qui se proposait d’être une alternative ré́elle, en situation, face aux pré́tentions d’un syndicalisme « politique  ».