1991-2001 : Il y a dix ans, la guerre du Golfe...
Article mis en ligne le 25 novembre 2018
dernière modification le 23 octobre 2023

par Eric Vilain

La brochure Il y a dix ans, la guerre du Golfe a été publiée par les éditions REFLEX
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Il y a dix ans, la guerre du Golfe

René Berthier

Il y a dix ans était déclenchée contre l’Irak une guerre qu’on peut qualifier de Troisième guerre mondiale par l’ampleur des moyens mis en œuvre et le nombre de pays qui ont participé à la coalition, certains avec enthousiasme, comme la Grande-Bretagne, d’autres avec réserve, comme l’Espagne ou l’Italie, d’autres enfin plus ou moins contraints comme nombre de pays pauvres d’Afrique qui ont envoyé des contingents parfaitement symboliques permettant de gonfler la liste des États participant à la guerre. Et puis il y eut la France.
Il ne s’agit pas ici de refaire l’histoire de cette guerre mais de proposer quelques pistes de réflexion sur sa signification.

En résumé, les thèses que nous proposons sont les suivantes :

1. Tout d’abord, l’origine d’une guerre n’étant pas forcément là où on le croit, nous suggérons que cette guerre visait autant le Koweït et l’Arabie saoudite que l’Irak lui-même ;

2. Le baratin humanitaire sur le droit international, aussi bien que le maintien en place de Saddam Hussein dix ans après la guerre n’ont pour fonction que de masquer les enjeux stratégiques des États-Unis dans le Golfe.

3. Cette guerre s’inscrivait dans un contexte général de crise économique et de récession aux États-Unis et avait pour objectif de permettre à ces derniers de surmonter cette crise ;

4. L’occupation du Koweït n’a été que la dernière étape d’une série de revendications que l’Irak formulait, revendications dont il n’a jamais été question d’examiner ni de discuter le bien-fondé.

5. La guerre aurait pu être évitée mais des faits concordants montrent que les États-Unis ont systématiquement écarté toute solution négociée.

6. Le régime irakien, tout dictatorial qu’il soit, avait mis en place une politique de développement à long terme dont les résultats constituaient un précédent jugé comme fâcheux par les puissances occidentales et en particulier les États-Unis.

Cette analyse ne vise en aucun cas à disculper le régime irakien des atrocités qu’il a commises. Elle vise à resituer dans un contexte plus général les événements qui se sont produits dans le Golfe il y a dix ans et à montrer que le souci du droit international, de la morale, du bien-être des populations était le dernier des soucis de ceux qui ont déclenché une guerre qui aurait très bien pu être évitée. L’essentiel des thèses exposées ici ont été rédigés dans un ouvrage publié peu après les événements et n’en est qu’une synthèse