Esquisse d’une histoire du premier parti communiste en France
Article mis en ligne le 5 mai 2021
dernière modification le 18 avril 2019

par Eric Vilain

Pour comprendre l’empressement de certains militants à épouser les thèses bolcheviks, il faut avoir à l’esprit que beaucoup d’entre eux pensaient qu’il existait une proximité entre celles-ci et l’anarchisme – lorsque Lénine annonça ses « thèses d’Avril », de nombreux bolcheviks pensèrent de même. Les soviets étaient vus comme une forme russe des bourses du travail, ce qui n’était pas faux, à l’origine. Ensuite, on pensait alors que la révolution en Europe était imminente, en particulier en France. La volonté de créer en France un parti communiste sur ce qu’on pensait alors être le modèle bolchevik était évidemment liée au désir de soutenir la révolution russe, mais aussi de créer une structure capable d’agir efficacement lorsque éclaterait la révolution – que beaucoup de militants croient imminente, répétons-le. Pour faire face à cette éventualité, il fallait soit créer de toute pièce un parti révolutionnaire, soit transformer le parti socialiste, le PSU, en parti révolutionnaire. Les militants de l’époque s’opposèrent sur cette stratégie. La majorité des socialistes restèrent au PSU, de la même manière que la majorité des travailleurs restèrent à la CGT, malgré la trahison des directions de ces deux organisations pendant la guerre.