Le chemin du socialisme (1958)
Article mis en ligne le 19 juillet 2010
dernière modification le 25 octobre 2010

par Eric Vilain

PRÉSENTATION

Le contexte

A la fin du second conflit mondial, l’Europe se trouve divisée en deux blocs. L’URSS met en place en Europe de l’Est des régimes qui doivent s’aligner totalement sur la politique du parti soviétique. Staline impose des accords bilatéruax d’« amitié et de collaboration mutuelle ». Le Kominform est créé en 1947 pour assurer la coordination des partis communistes – en fait leur collaboration « volontaire » à la politique de Staline : en d’autres termes leur intégration totale au bloc soviétique. Le Kominform sera plus tard remplacé par le Comecon.

La Yougoslavie réussira à ne pas s’intégrer à ce bloc et prendra ses distances en 1948.

La disparition de Staline en 1953 crée tout d’abord un choc, en URSS même, mais aussi dans les démocraties populaires. Nikita Khrouchtchev lui succède. Il entreprend de réaliser un certain nombre de réformes. Il relâche un peu la pression sur les Etats satellites. Au XXe congrès du Parti communiste d’union soviétique, tenu en 1956, il dénonce les excès du culte de la personnalité, les purges dans le parti, les déportations massives, la désorganisation de l’armée. Il rend même Staline responsable de la rupture avec la Yougoslavie . [1]

Khrouchtchev déclare que le parti sera « obligé […] de corriger les idées erronées […] dans les domaines de l’histoire, de la philosophie, de l’économie et des autres sciences, ainsi que dans ceux de la littérature et des beaux-arts ». Il assouplit les entraves à la liberté d’expression et, surtout, il condamne le culte de la personnalité voué à Staline : « Camarades, nous devons abolir le culte de la personnalité d’une manière décisive, une fois pour toutes ». Il reconnaît également la Yougoslavie de Tito en 1955, mettant fin aux tensions entre les deux pays, reconnaissant de fait la notion de pluralité des voies vers le socialisme.

Le modèle soviétique n’est pas seulement remis en cause à l’Ouest, il l’est aussi à l’Est. A partir de la fin des années cinquante, la Chine se pose comme alternative au communisme russe. Les relations étroites qui liaient les partis russe et chinois prennent fin. Le VIIIe congrès du parti communiste chinois, tenu en 1956, a beau prôner l’amitié éternelle avec l’URSS, la concurrence tacite qui existe entre les deux partis va vite se transformer en lutte ouverte.

En 1956, encore, apparaît une cassure entre le parti communiste italien et le communisme russe. L’un des fondateurs du PCI, Palmiro Togliatti, parle pour la première fois de « polycentrisme » lors d’une interview. Il affirme l’autonomie du parti communiste italien et propose une « voie italienne vers le socialisme ». Selon lui, les relations entre partis communistes doivent prendre en compte la nécessité du polycentrisme car il existe différentes conceptions au sein du même courant idéologique.

Le socialisme doit être une « unité basée sur les différences et l’originalité des expériences individuelles, sur la critique mutuelle, et la mise en valeur de l’autonomie des diverses parties ».

Opposée au polycentrisme jusqu’en 1956, l’URSS publie alors un document sur les « bases du développement et consolidation de l’amitié et la coopération entre l’Union soviétique et les autres Etats socialistes » qui montre qu’elle n’entend aucunement abandonner sa position dirigeante et laisser s’établir des relations égalitaires entre plusieurs centres de décision.

C’est dans ce cadre qu’éclatent des émeutes en Pologne en juin 1956, puis en Hongrie, où les forces soviétiques interviennent en novembre 1956. Ces émeutes avaient été précédées par une émeute à Berlin-Est, en 1953. Dès lors il apparaît évident que les relations entre l’URSS et les pays satellites doivent être reconsidérées.

Le 12 janvier 1957 la Pravda publie un article dans lequel il est annoncé que les liens seront « renforcés et des contacts systématiques et associations fraternelles seront développés sur la base de la grande doctrine marxiste et des principes du prolétariat international ». Cette langue de bois cache mal les inquiétudes des dirigeants soviétiques : quelques jours plus tard ils s’entendent avec les Chinois pour « consolider l’unité des pays socialistes ».

En effet, l’émergence d’une certaine forme de polycentrisme au sein du monde communiste, qui mine l’influence du modèle soviétique en poussant les partis à s’émanciper du « grand frère », conduit paradoxalement les deux grands Etats communistes à se rapprocher : afin de canaliser les tendances centrifuges qui apparaissent, l’URSS et la Chine signent un accord, dit « alliance sino-soviétique », en 1957.

Si le polycentrisme restera un fait auquel l’Union soviétique ne pourra pas s’opposer, l’idée elle-même sera rapidement remise en cause par les dirigeants soviétiques. Dès novembre 1959, Khrouchtchev déclare que l’idée de Lénine – dont il est douteux qu’il ait jamais envisagé de l’appliquer – selon laquelle les Etats pourront parvenir au socialisme par des voies différentes, doit être relativisée car elle donne lieu à des divergences trop importantes [2]. Lors de la conférence de Bucarest en juin 1960 les soviétiques réaffirment que l’Union soviétique est l’unique Etat à avoir atteint le communisme, ce qui la met en situation de diriger le mouvement communiste mondial.

En France, l’intervention soviétique en Hongrie a créé un traumatisme au sein de l’opinion publique et au sein du parti communiste lui-même. De nombreux militants s’interrogent. C’est le début d’un long processus qui verra l’influence du Parti communiste, qui rassemblait le quart de l’électorat entre la Libération et 1956, s’effondrer. Le choc électoral lors du retour du général De Gaulle au pouvoir en 1958 sera l’un des signes annonciateurs de ce déclin.

Apropos de la brochure de Gaston Leval

Le Chemin du socialisme de Gaston Leval, publié en 1958, s’inscrit dans une période historique précise et doit être lu en tenant compte de de fait. Ce n’est pas pour rien que son sous-titre est : « Les débuts de la crise communiste-bolchevique ». Le monde communiste subit alors une profonde crise qui verra son épilogue trente ans plus tard avec la chute du mur de Berlin et l’implosion de l’URSS. Mais personne, à l’époque, ne pouvait même imaginer l’effondrement du bloc communiste.

La brochure de Leval est tout autre chose qu’un banal texte de propagande libertaire. Avec le recul, on se rend compte qu’il s’agit en premier lieu d’une forte réaffirmation de la pluralité des voies au socialisme – thème qui est précisément en débat dans le monde communiste d’alors. La brochure répond de toute évidence à un problème qui est fortement d’actualité. Leval y proclame la « nécessité de connaître et de reconnaître les autres écoles du socialisme, afin d’élargir notre horizon intellectuel et mental et de nous désintoxiquer d’un unicisme mortel et contraire à toute recherche scientifique ». Il y a tout lieu de penser que la remarque s’appliquait également au mouvement libertaire.

Si Leval ne mâche pas ses mots dans sa critique de la doctrine communisme, il est remarquablement accommodant avec les hommes, avec les déçus du communisme – en tout cas ceux qu’il considère comme sincères. Il évoque ainsi dès la première page ces « nombreux révolutionnaires, qui avaient adhéré au régime et au parti triomphants », et qui « comprirent que la route prise était fausse, et ne pouvait mener aux résultats rêvés. »

Les communistes russes qui sont maintenant « libérés du mensonge stalinien, post-stalinien ou simplement bolchevique » ont du mal à admettre que « des dizaines de milliers de travailleurs manuels et intellectuels, qui avaient adhéré au parti communiste de leur pays et à la cause de la révolution russe, de toute leur volonté et de tout leur espoir, se sont retirés des diverses sections de la Troisième Internationale ». Si certains d’entre eux ont mal tourné, comme Doriot, Treint, etc., il reste que dans « leur grande majorité ceux qui partirent étaient honnêtes et sincères ».

En URSS, ces communistes déçus ont été « victimes des procédés que leurs maîtres avaient auparavant appliqués aux révolutionnaires non-bolcheviques ».

Hors de l’Union soviétique, ces hommes ont fini par adopter une attitude passive, incapables d’imaginer un autre modèle, ou encore ont rejoint la social-démocratie « qui n’a fait que s’enfoncer toujours davantage dans le collaborationnisme socialo-capitaliste ». D’une façon générale, la critique que fait Leval des partis socialistes est particulièrement virulente : il les accuse d’avoir « sauvé le capitalisme dans les périodes de crise » – en quoi il rejoint les thèses des marxistes révolutionnaires.

Les militants et sympathisants continuent pour la plupart à voir dans le communisme « une promesse de justice sociale et de libération humaine ». Ils ne « renoncent pas au socialisme, ni à la lutte pour y parvenir », mais ils ont compris que « les méthodes préconisées par Moscou et par l’étatisme bolchevique russe n’ont mené et ne peuvent mener qu’à de nouvelles formes d’oppression et d’exploitation ».

Ceux qui sont en Russie même « ne veulent nullement le retour au capitalisme, au libéralisme économique bourgeois générateur de crises et de chômage » : il est émouvant, dit Leval, « que, malgré leurs souffrances souvent supportées dans l’horreur monstrueuse des camps de concentration, ils restent fidèles à leur idéal de fraternité humaine, et nous leur savons un gré infini de l’exemple qu’ils donnent ».

On est en droit de se demander si ce n’est pas à eux que la brochure s’adresse, pour leur montrer que la voie du socialisme étatiste n’est pas la bonne.

Leval est soucieux de montrer que, « en principe, il n’y a pas de différence entre les buts de Marx et de Bakounine » et, à l’appui de cette affirmation, il cite le fameux passage de la « Circulaire confidentielle sur les prétendues scissions de l’Internationale », où Marx déclare : « Tous les socialistes entendent par Anarchie ceci : le but du mouvement prolétarien, l’abolition des classes une fois atteint, le pouvoir de l’Etat, qui sert à maintenir la grande majorité productrice sous le joug d’une minorité exploitante peu nombreuse, disparaît, et les fonctions gouvernementales se transforment en simples fonctions administratives. »

En réalité, Leval ne croyait absolument pas en la sincérité de cette déclaration de Marx.

De même, lorsqu’il mentionne La Guerre civile en France, livre dans lequel Marx fait « l’apologie de la Commune », Leval sait très bien qu’il s’agit d’un écrit parfaitement opportuniste, que son auteur ne croit pas un mot de ce qu’il écrit et que les thèses fédéralistes que Marx y developpe vont totalement à l’encontre de sa pensée réelle.

Enfin, Leval sait très bien que les thèses que Lénine développe dans l’Etat et la révolution sont elles aussi parfaitement opportunistes et qu’il ne songeait aucunement à la « disparition de l’Etat ». Pourtant, il écrit que Lénine aussi « était donc, toujours en principe, d’accord avec l’école socialiste fille de Proudhon et de Bakounine ». Leval avait passé plusieurs mois en Russie en 1920 et avait pu se faire une idée précise sur le parti bolchevik, dont la nature n’avait pas changé avant et après la prise du pouvoir. Ce qui ne l’empêche pas de dire que les militants bolcheviks, avant 1917, avaient été « héroïques, pleins d’abnégation », qu’ils avaient su « souffrir et mourir pour la cause du socialisme ».

Leval va même jusqu’à dire que « l’école antiautoritaire du socialisme admettait une partie des raisonnements marxistes, que Proudhon avait du reste exposés de son propre cru en 1840, ainsi que Victor Considérant et Sismondi, et que plus tard Bakounine, Kropotkine, Elisée Reclus reprendraient à leur compte ». Bien entendu, il émet les réserves d’usage.

La partie la plus faible du texte de Leval est celle où il s’en prend à la « dialectique » de Marx. C’est là une faiblesse récurrente du mouvement libertaire, qui réduit la « dialectique » à celle de Marx, qui l’aurait reprise de Hegel. C’est oublier que Marx parle en fait très peu de dialectique, qu’il en a longtemps parlé péjorativement, et que le terme n’a acquis un sens positif que tardivement dans son œuvre, lorsqu’il a commencé à comprendre l’enjeu qu’il y avait à lier la méthode d’exposition du Capital à la philosophie allemande, celle de Hegel en particulier, afin de ne pas avoir à reconnaître de filiation avec Proudhon [3].

Le mouvement libertaire a un peu tendance à réduire la « dialectique » à un art de discuter habilement de toutes choses, ou à une argumentation oiseuse et tordue conduisant à dire n’importe quoi et son contraire. Il a également tendance à attribuer à la « dialectique » des vertus (ou plutôt, en l’occurrence des tares) qu’elle n’a pas. C’est elle, par exemple, qui serait responsable du stalinisme, comme si elle était un outil effectif capable de transformer les choses. En elle-même, la dialectique ne casse pas des briques. Dire que le marteau est la thèse, le mouvement du bras l’antithèse et la brique cassée la synthèse n’explique en rien pourquoi la brique se casse. La physique toute simple avec ses formules mathématiques y suffit (poids du marteau, accélération du bras, résistance des matériaux, etc.) La dialectique peut à la rigueur être un procédé qui permet de faire progresser la pensée en mettant en avant les liens et les contradictions entre les différentes niveaux de déterminations des phénomènes (y compris sociaux), elle ne va pas plus loin.

En outre, n’étant qu’un procédé d’exposition, on ne peut pas parler de « la » dialectique. Tous les philosophes ont eu « leur » dialectique, chacun ayant pu apporter des variantes dans sa manière de découvrir la réalité derrière les apparences. Georges Gurvitch, dans Dialectique et sociologie, expose les dialectiques respectives, et fort différentes, de Platon, Plotin, Kant, Fichte, Hegel Proudhon et Marx.

Ce n’est pas la « dialectique » qui est responsable des dérives, supposées ou réelles, que Leval attribue à la pensée de Marx, c’est Marx qui utilise une forme contrefaite de la dialectique de Hegel pour justifier sa propre pensée.

L’autre point faible de la brochure de Leval réside dans l’affirmation que Marx ne reconnaît comme moteur de l’histoire que les déterminations exclusivement éonomiques. L’affirmation en elle-même n’est pas fausse si on accuse de cette dérive le marxisme, c’est-à-dire la doctrine qui a été construite, par d’autres, et en particulier Engels, autour de la pensée de Marx. Une lecture attentive de ses ouvrages historiques (Le 18 Brumaire ou les Luttes de classes en France, par exemple), montre que Marx n’explique pas l’affrontement des classes par des causes économiques mais par l’imaginaire collectif des classes en présence. Il en vient ainsi à reconnaître que l’action des masses contient une part de contingence et d’irrationalité. L’histoire, dit-il dans une lettre à Kugelmann, « serait de nature fort mystique si les “hasards” n’y jouaient aucun rôle [4]. »

La conception d’un marxisme « économiste » et déterministe, dominante du vivant de Bakounine, perdure encore à l’époque où Leval écrit sa brochure, pour deux raisons : d’abord Marx n’a jamais publiquement démenti cette vision « économiste » de sa doctrine, les réserves qu’il formule restant confinées dans sa correspondance ; ensuite parce que l’exposé de la doctrine faite dans les écoles élémentaires de marxisme et dans les brochures de type Reader’s Digest ont entériné cete vision.

Engels lui-même, après la mort de Marx, dira dans une lettre à Joseph Bloch du 21 septembre 1890 : « D’après la conception matérialiste de l’histoire, le facteur déterminant dans l’histoire est, en dernière instance, la production et la reproduction de la vie réelle ». Engels donne ainsi à l’« économie » une définition extrêmement large. « Ni Marx, ni moi, n’avons jamais affirmé davantage. Si, ensuite, quelqu’un torture cette proposition pour lui faire dire que le facteur économique est le seul déterminant, il la transforme en une phrase vide, abstraite, absurde. » Malheureusement, ce type de réserve reste rare et n’est pas passé dans le corps de doctrine.

Aussi ne peut-on pas reprocher à Gaston Leval de ne pas avoir épluché la totalité de la correspondance de Marx et Engels (sans doute pas accessible en France en 1958) pour y découvrir les deux ou trois phrases qui permettent de relativiser l’orientation générale donnée à la doctrine marxiste.

La partie la plus actuelle de la brochure est sans nul doute la dernière, intitulée « Le chemin ». En effet, la question que pose Leval est celle de la voie qu’il convient d’adopter pour aller au socialisme, et cette question est particulièrement d’actualité maintenant que le socialisme étatique qu’il dénonce dans sa brochure s’est effondré et qu’il a laissé d’innombrables militants et militantes désemparés – précisément le cas de figure qu’il décrit en 1958.

Il pose ainsi le problème de l’action commune des différentes écoles du socialisme dans un cadre éthique de respect réciproque : « il nous faut rechercher quelle voie doivent emprunter dans l’ordre pratique les hommes qui veulent vraiment le triomphe du socialisme. » « Faut-il repartir à zéro, construire, de toutes pièces, un socialisme ou un mouvement socialiste nouveau ? », demande-t-il. Le problème est mal posé. Il faut à tout prix éviter d’« enfermer le socialisme dans l’activité des partis politiques ». Leval propose une stratégie multiforme, dans laquelle s’intégre le mouvement syndical anticapitaliste, le mouvement coopératif, le socialisme municipal, toute institution créée directement par les travailleurs concernés englobant toutes les « modalités créatrices » qui peuvent être « les moyens de réalisation grâce auxquels le socialisme trouvera son chemin ».

« C’est à vous tous, communistes et socialistes libérés des dogmes des deux côtés du rideau de fer, et qui comprenez que le socialisme doit trouver de nouveaux chemins, d’étudier, pour le pays dans lequel vous vous trouvez, ceux qui conviennent le mieux et comment ils conviennent le mieux. » Cet appel, fait à la fin de la brochure, montre bien à qui Gaston Leval s’adresse.

La chute du mur de Berlin il y a trente ans et l’effondrement du socialisme d’Etat à l’Est n’a pas provoqué la ruée de militants vers le mouvement libertaire à laquelle certains se seraient candidement attendus. Cette absence d’enthousisme n’a d’ailleurs pas provoqué, au sein du mouvement libertaire, de réflexion pour savoir si les modes d’organisation, les stratégies maintenant séculaires étaient encore actuels, et s’il ne convenait pas d’inventer autre chose.

Quant à l’extrême gauche marxiste, les événements d’il y a trente ans, outre qu’ils l’ont privée d’un modèle, même imparfait, ils ont simplement eu pour effet une translation horizontale quant aux fonctions : la gauche a bougé d’un ou deux crans plus à droite. L’extrême gauche est devenue simplement une extrême gauche électorale faisant de la social-démocratie de gauche, c’est-à-dire reprenant l’essentiel du discours et des méthodes (électorales) social-démocrates, un ou deux crans plus à gauche.

Dans les deux cas, nous sommes très en dessous de ce que propose Leval dans sa brochure.

C’est ce qui la rend actuelle.

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R.B.