Qui sont les organisations ou personnalités à l’initiative l’appel à la manifestation “Contre l’islamophobie” du 10 novembre 2019 ?
Article mis en ligne le 2 janvier 2022

par Eric Vilain

Qui sont les organisations ou personnalités à l’initiative l’appel à la manifestation “Contre l’islamophobie” du 10 novembre 2019 ?

L’Union communiste libertaire (UCL).

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).

Madjid Messaoudene (élu de Saint-Denis). A été à l’initiative de l’invitation de Tariq Ramadan dans une conférence sur le “féminisme islamiste” après que celui-ci a été accusé de viol par plusieurs femmes. Il s’en est pris au militant LGBT Lyes Alouane le traitant de menteur quand celui ci parlait du climat homophobe de son lieu de vie, affirmant même qu’il aurait menti pour se faire plaindre.

La Plateforme L.e.s. Musulmans. Créée par Marwan Muhammad, elle a lancé récemment l’idée d’une « union de imams » pour contrer le CFCM. Le but affiché de la plate-forme est le prosélytisme religieux et l’appui à une société plus conforme à l’Islam. Ils se réclament d’ailleurs de l’Ethique Musulmane (pour mémoire, la même chose avec les évêques de France qui s’appuient sur la morale catholique)

Le Comité Adama. On retrouve ce collectif ici alors qu’il souhaitait rester le plus neutre possible sur ses liens politiques, mais apparemment pas sur ses liens religieux.

Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Le Canard enchaîné affirme, dans un article publié le 17 août 2016, que « le CCIF a défendu des imams expulsés pour radicalisme » et que son président Marwan Muhammad se produit régulièrement en présence d’imams radicaux. En mars 2018, le CCIF déclencha une polémique en mettant sur le même plan le terrorisme et le laïcisme : « Il faut empêcher toute ingérence laïciste avec la même énergie que celle déployée contre le terrorisme. Parce qu’ils sont les deux faces d’une même pièce ».
En 2013, à la mosquée du Bourget, Marwan Muhammad s’affiche avec Nader Abou Anas, prédicateur qui avait auparavant déclaré : « La femme ne sort de chez elle qu’avec la permission de son mari. »
Soutien du CCIF, l’imam Hassan Iquioussen estime pour sa part que « l’homosexualité n’est pas la bienvenue » et oppose les « musulmans soucieux d’être fidèles à leur éthique religieuse » aux « musulmans "civilisés", "modernes", "modérés", "intégrés", "assimilés", athées, homosexuels et pourquoi pas pédophiles ».
Le militant laïque Naëm Bestandji conclut : « Je n’ai jamais entendu Marwan Muhammad exprimer le moindre bémol envers les intégristes islamistes. »
Les musulmans progressistes sont par ailleurs absents des événements du CCIF.

L’Union nationale des étudiants de France (UNEF). L’UNEF est au cœur d’une polémique en ce moment autour de certaines notions en son sein, comme le passage de l’universalisme vers l’intersectionnalité. Concernant le port du voile, l’UNEF, syndicat historiquement féministe et laïc, se prononce en 2013 contre ce port dans l’enceinte de l’université. Il opère par la suite une volte-face, à mesure que son nombre d’adhérents chute et que des accords se nouent avec les Étudiants musulmans de France lors de plusieurs élections étudiantes.
En 2018, alors que la responsable voilée de l’UNEF à l’université Paris IV est critiquée, certains voyant une contradiction avec les valeurs féministes du syndicat et l’affichage d’un symbole religieux, celui-ci prend sa défense.
En janvier 2018, aux côtés du syndicat Solidaires étudiant-e-s de l’université Paris VII, le syndicat essaye d’empêcher une représentation de la pièce Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes, tirée du livre de Charb au motif que cet événement « participe à ce mouvement de construction raciste d’un ennemi de l’intérieur d’une catégorie racialisée dangereuse le/la musulman-e. »
En mars 2019, l’UNEF s’associe aux actions de blocage et aux critiques par des activistes se réclamant de l’antiracisme (Ligue de défense noire africaine, Brigade antinégrophobie, CRAN) de la pièce Les Suppliantes, d’Eschyle présentée à la Sorbonne. La raison de ces critiques est le fait que les actrices qui interprètent les Danaïdes (des Égyptiennes dans la pièce) ont le visage grimé en sombre et portent des masques cuivrés. Ce maquillage est assimilé à la pratique du blackface par les activistes antiracistes. L’UNEF y voit la « perpétuation de schémas racistes ».
Le 15 avril 2019, Édouard Le Bert, membre du bureau national de l’UNEF, et Hafsa Askar, vice-présidente à Lille, moquent l’émotion qui accompagne l’incendie de Notre-Dame de Paris, la qualifiant de « délire de petits blancs ». Hafsa Askar s’était déjà fait remarquer en décembre 2017 en estimant qu’il fallait « gazer tous les blancs, cette sous-race ».

Taha Bouhafs (journaliste), a fait passer une fausse info sur Tolbiac lors de l’occupation en laissant entendre qu’il y avait un mort. Est connu pour avoir filmer Bennala le fameux 1er mai. En février 2019, Taha Bouhafs est au centre d’une polémique, qui éclate sur Twitter. Après l’altercation d’Alain Finkielkraut lors d’une manifestation de Gilets jaunes, où l’homme de lettres est accusé d’être un « sale sioniste », l’homme politique Benoît Hamon tweet que « sale sioniste » voulait dire « sale juif », ce à quoi le jeune journaliste répond : « C’est bientôt le dîner du CRIF [Conseil représentatif des institutions juives de France], et t’as pas envie d’être privé de petits fours. » Le rapprochement entre « petits fours » et les fours crématoires des camps d’extermination nazis est fait par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, la Licra, qui accuse Bouhafs d’antisémitisme. Ce dernier se défend et accuse à son tour la Licra de l’avoir « jeté en pâture » à une campagne d’insultes racistes et de menaces de mort.