IIe congrès de l’Internationale communiste (1920). – Les illusions des syndicalistes révolutionnaires tombent
Article mis en ligne le 14 janvier 2013
dernière modification le 23 octobre 2015

par Eric Vilain

A l’ouverture du deuxième congrès de l’Internationale communiste
(1920), les illusions des syndicalistes révolutionnaires les
moins naïfs étaient tombées. Il était devenu évident que
l’Internationale communiste ne serait pas une association souple
d’organisations conservant leur autonomie mais une armée disciplinée
obéissant à des règles décidées par Moscou, adoptant le
programme décidé par Moscou et appliquant la politique décidée
par Moscou. Les bolcheviks faisaient tout ce qu’ils pouvaient dans
ce sens. L’Internationale, forte de ses 21 conditions d’adhésion,
était l’organe qui devait faire passer les ordres aux partis membres.
Les bolcheviks étaient en mesure de décider qui présidait les
commissions de travail ; ils avaient les moyens de gérer les divergences
d’opinion lors des réunions du congrès, ils pouvaient même
contrôler les votes. Sur environ 169 voix qui s’exprimaient au
congrès, 136 représentaient des organisations communistes, dont
64 Russes. Les bolcheviks avaient de cette manière l’assurance
que leurs positions seraient en toute circonstance majoritaires.