La violence sociale est la pire des violences
Article mis en ligne le 15 décembre 2018

par Eric Vilain

Les couches dominantes de la société d’aujourd’hui — politiques et économiques — ne sont pas tellement différentes des aristocrates de l’Ancien régime. S’il est difficile d’imaginer que Macron et ses complices aient pu ignorer la situation réelle de « leur peuple », comme aurait dit Louis XVI, ils ne peuvent plus l’ignorer aujourd’hui : une partie importante de la population vit dans la terreur de sombrer dans la pauvreté, mais il est vrai que des gens qui n’ont jamais eu à fouiller fébrilement les poches des vêtements accrochés dans la penderie pour trouver la petite monnaie qui permettra d’acheter une baguette, qui n’ont jamais été obligés de trouver des stratégies à la con pour finir le mois ou payer le loyer, ces gens qui n’ont jamais été obligés, lorsqu’ils étaient jeunes, de porter des vêtements défraîchis qui avaient servi à deux frères plus âgés, ces gens-là peuvent bien être surpris qu’on ne puisse pas se payer un restau à 200 euros ou s’étonner qu’on n’ait pas assez d’argent pour envoyer ses enfants voir la mer. Ils ne peuvent pas comprendre cette femme seule, licenciée de son travail, expulsée de chez elle avec deux enfants qui est censée vivre avec le minimum social.