A PROPOS DE L’« INTERSECTIONNALITÉ »
Le piège de la diversité. Une critique de l’activisme
Daniel Bernabé
Article mis en ligne le 12 janvier 2022
dernière modification le 11 mars 2022

par Eric Vilain

En avril 2018, Daniel Bernabé publie son troisième ouvrage, La Trampa de la diversidad, un essai dont l’origine remonte à un article intitulé « La trampa de la diversidad, una crítica al activismo » qu’il a publié dans La Marea le 29 mars 2017. Le livre part de l’idée que, bien que les politiques identitaires soient respectables (celles qui se réfèrent, par exemple, au féminisme, à la diversité sexuelle ou à l’animalisme), elles désintègrent la lutte de la classe ouvrière contre le capitalisme en générant des dynamiques de compétition, ce qui ne signifie pas que Bernabé soit contre le féminisme, la cause gay ou l’environnementalisme.

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A paraître le Vendredi 18 Mars 2022

14 x 20,5 cm | 240 pages | 18 euros
isbn 9782373091045

Le Piège identitaire. — L’effacement de la question sociale

Daniel Bernabé
Traduit de l’espagnol par Patrick Marcolini

Édition L’Échappée
info@lechappee
www.lechappee.org

« Je suis plus spécial que toi » : telle pourrait être la devise de notre époque, tant nombre de nos contemporains sont rentrés en compétition pour faire reconnaître leur identité, surtout s’ils l’estiment bafouée. Cette surenchère à la singularité ne peut se comprendre que replacée dans le contexte de l’irrésistible ascension du néolibéralisme. Ce livre en retrace les étapes : de l’émergence des théories postmodernes jusqu’à l’essor d’un marketing centré sur l’individu, en passant par les gouvernements Reagan et Thatcher. Il dénonce également la gigantesque opération de diversion qui a consisté à remplacer la question sociale par celle de l’identité, qu’elle concerne le genre, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, le rapport à la nature ou aux animaux. Le capitalisme a ainsi neutralisé les mouvements contestataires. Pire encore : il tire des bénéfices commerciaux de leurs revendications.
Face à l’idéologie néolibérale de la « diversité » qui occulte les inégalités économiques, l’auteur en appelle à dépasser le narcissisme des petites différences pour réinvestir le terrain sur lequel l’humanité a tout à gagner : la lutte contre le capitalisme.