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ISRAËL-PALESTINE : UN CONFLIT SANS FIN ?
Article mis en ligne le 10 octobre 2023

par Eric Vilain

En 1998 est paru “Israël-Palestine, Mondialisation et micro-nationalismes”, mon livre sur le conflit israélo-palestinien, qui fut une tentative de rendre intelligible un conflit extrêmement complexe. En 1987 avait eu lieu la première Intifada, ou “guerre des pierres”, une révolte de la population palestinienne qui surprit à la fois les autorités israéliennes et palestiniennes pour son aspect nettement social.

Les deux parties convinrent de lʼorganisation de la conférence de Madrid en 1991, qui rassembla pour la première fois autour de la table de négociations Israéliens et Palestiniens et qui aboutit aux accords dʼOslo en 1993, signés par Yasser Arafat, chef de lʼOLP, et Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien. Ces accords prévoyaient la création dʼun État palestinien en Cisjordanie et à Gaza pour 1998.

Yasser Arafat reconnut le droit dʼIsraël à vivre en paix et en sécurité, et Yitzhak Rabin reconnut lʼOLP en tant que “représentant légitime du peuple palestinien” — une reconnaissance réciproque fort déséquilibrée dans la mesure où les Israéliens se voyaient accorder quelque chose de tangible tandis que les Palestiniens se voyaient accorder du vent : en effet le fait que lʼOLP se soit vu accorder le statut de “représentant légitime du peuple palestinien” ne préjugeait en rien le résultat dʼune négociation.

Cʼest à ce moment-là que lʼAutorité palestinienne fut mise en place, une “Autorité” fort autoritaire pour les Palestiniens, en réalité.
Dʼautres accords, sommets et rencontres eurent lieu : Accords de Wye Plantation, 1995 ; sommet de Camp David, juillet 2000 ; discussions de paix de Paris, octobre 2000 ; sommet de Tabat, janvier 2001 qui nʼaboutirent à rien et qui ne servirent quʼà jeter de la poudre aux yeux de lʼopinion internationale tandis que les Israéliens poursuivaient une colonisation accrue des territoires occupés, expulsant les Palestiniens de leurs terres, de leurs maisons, arrachant leurs oliviers, leurs arbres fruitiers.

Cʼest alors quʼéclata le seconde Intifada, plus violente que la première. Cela aboutit à lʼapprobation par Ehund Barak de la construction dʼune “barrière destinée à empêcher le passage de véhicules motorisés” depuis le Nord-Est de la Cisjordanie jusquʼà la région de Latroun. La construction de ce mur, commencée en 2002, fut un prétexte de plus pour empiéter sur le territoire palestinien.

Toutes les négociations ne servirent quʼà gagner du temps et à éluder toute solution à la question palestinienne afin dʼaccroitre lʼimplantation de colonies juives sur les territoires qui théoriquement revenaient aux Palestiniens.

R.B.

Il convient de se rappeler que les extraits de texte qui suivent furent écrits en 1998, il y a 25 ans.