Retraites : Resituer le problème dans son contexte global
Article mis en ligne le 16 octobre 2010
dernière modification le 24 octobre 2010

par Eric Vilain

Puisqu’il est question de « pédagogie » s’agissant d’expliquer la réforme des retraites, peut-être serait-il bon que nous nous y mettions, nous aussi.
A l’origine, donc, il y a la « mondialisation ». La mondialisation, contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n’est pas que l’économie devient mondiale. L’économie a toujours été mondiale. Lorsque Marco Polo se rend en Chine en 1274 en suivant la route de la soie – qui, soit dit en passant, existait depuis longtemps – l’économie était déjà mondialisée.

La « mondialisation », que les Anglo-Saxons désignent plus justement du terme de « globalisation », signifie que tout devient marchandise. Ce n’est donc pas tant un phénomène horizontal, spatial, qu’un phénomène « volumétrique ». C’est comme si on avait un énorme sac, qu’on mettait la planète dans ce sac et qu’on disait que tout ce qui se trouve dedans était susceptible d’être acheté ou vendu afin de faire des profits. Rien de ce qui se trouve sur terre ne doit échapper au marché. C’est ça, la globalisation.

C’est valable pour les plantes, par exemple : des hommes parcourent la planète au nom des multinationales et déposent des brevets sur les plantes, dont certaines, comme en Inde, sont utilisées pour la médecine depuis 4000 ans. Dès lors que le brevet est déposé, les gens ne peuvent plus (en principe) utiliser ces plantes sans verser de royalties à la multinationale qui a déposé le brevet. On peut tout acheter, ou plus exactement, on peut tout s’approprier.

Dans un autre registre, les services publics constituent un domaine qui échappait au marché et que celui-ci tente de s’approprier depuis une vingtaine d’années.

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