Hubert Lagardelle/Marc Pierrot : Syndicalistes et Anarchistes
Temps Nouveaux, 27 avril 1907
Article mis en ligne le 1er septembre 2013
dernière modification le 7 mai 2021

par Eric Vilain

Paris, 15 avril 1907.
Cher citoyen Grave, Après avoir fleuri d’éloges le Mouvement socialiste par la plume aimable de Dunois, les Temps Nouveaux nous font la leçon par la phrase grinçante de Pierrot. Je m’en réjouirais, si la leçon était bonne. Mais elle est mauvaise et je demande à répondre. Laissons les insinuations ad hominem. Peu importe de savoir où et quand j’ai trouvé mon « chemin de Damas ». En vérité, je ne suis pas né syndicaliste : je le suis devenu – quand il y a eu un syndicalisme. De même, il est indifférent d’appeler ou non « oscillation » le fait d’avoir été dreyfusard avec Jaurès contre Guesde et antiministériel avec Guesde contre Jaurès. Je connais des anarchistes qui ont eu les mêmes réactions en face des mêmes faits.

Ce que Pierrot dit encore des fondateurs du Mouvement SocÙiliste.est inexact. Assurément, en 1899, nous n’avions pas le syndicalisme en poche. Mais Sorel avait publié, en 1898, la première édition de l’Avenir socialiste des syndicats ; mais j’avais écrit dans le Devenir Social des articles donnant au mouvement économique la première place ; mais l’un des collaborateurs réguliers de la nouvelle Revue allait être. Pelloutier. Est-ce cela qui permet à Pierrot de dire que - tandis que quelques initiés possédaient le syndicalisme infus — nous avions « sur les syndicats les mêmes opinions que Renard actuellement et tous les guesdistes ? » — Mais cela n’a pas d’importance.

Il n’en est pas de même de ce que Pierrot écrit sur les origines du syndicalisme et ses rapports avec l’anarchisme.